Évaluation des perspectives économiques et financières à moyen terme pour l’Ontario Announcement

Depuis une décennie, l’économie ontarienne languit sous la rigueur des conditions économiques mondiales. De brusques retournements du côté de facteurs externes importants – notamment le taux de change et le prix des produits de base – ont nui aux forces concurrentielles de l’Ontario et contribué à lui faire perdre des marchés d’exportation. L’économie en a souffert, ce qui se voit entre autres à la faible croissance du PIB et au peu de débouchés sur le marché du travail.

Ce déclin, exacerbé par la récession mondiale de 2008-2009, a concouru à la position financière précaire de la province.

Dans son budget de 2015, le gouvernement a présenté un plan financier visant l’équilibre budgétaire d’ici 2017-2018. Le plan prévoit une croissance relativement solide du côté des revenus, combinée à une importante restriction des dépenses de programmes.

+ Le plan budgétaire prévoit une croissance annuelle des revenus d’en moyenne 4,3 % pour les trois prochains exercices financiers. Cela dépasse à peine les projections du budget concernant la croissance économique nominale, mais excède largement le taux annuel moyen de 2,6 % qu’on aura observé ces quatre dernières années.

+ Le plan suppose également une croissance des dépenses de programmes d’en moyenne 0,5 % pour chacune des trois prochaines années, une baisse par rapport au rythme de 1,4 % des quatre dernières. Ces projections sont aussi bien en dessous des prévisions pour les taux de croissance de la population et de l’inflation – d’importants facteurs contribuant à l’augmentation des dépenses gouvernementales.

D’après les indicateurs, et conformément aux prévisions actuelles du secteur privé, l’économie devrait connaître une croissance beaucoup moins rapide cette année que ne le prévoyait le budget de 2015. Cela aura pour effet de réduire les revenus, pour l’année et à moyen terme, par rapport aux projections.

Néanmoins, si l’on tient compte de la réserve d’un milliard de dollars et du fait que le gouvernement a l’habitude de dépenser moins que prévu au budget pour ses programmes, l’incidence de cette baisse en 2015-2016 devrait être largement contrebalancée. De fait, la province semble en bonne voie de dépasser son objectif 2015-2016 d’un déficit de 8,5 G$.

Pour que le budget s’équilibre en 2017-2018, la réduction du déficit devra toutefois passer en quatrième vitesse pour atteindre 4 G$ par année sur la période de 2016 à 2018. Vu l’ambition de la province de brider les dépenses de programmes et ses projections assez optimistes de croissance des revenus, le BRF a envisagé divers autres scénarios afin d’estimer les risques que le gouvernement n’atteindra pas ses objectifs financiers.

Fondés sur des suppositions raisonnables, ces scénarios évaluent plus précisément ce qui adviendra de l’équilibre si la croissance des revenus s’avère un peu plus modeste, ou si les dépenses de programmes est un peu plus élevée.

Ces scénarios démontrent que le plan financier actuel présente d’importants risques, qui ont été sous-estimés. En particulier, si les dépenses de programmes continuent à croître au rythme des derniers temps et si les revenus n’augmentent pas tout à fait autant que prévu (même si c’est à un taux supérieur à celui des quatre années précédentes), on peut s’attendre à un déficit d’approximativement 3,5 G$ en 2017-2018, du moins en l’absence d’autres mesures financières entreprises par le gouvernement.

Renseignements pour les médias - Kismet Baun, Coordonnatrice des communications
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